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Le marché de l’automobile est en pleine métamorphose.

Faisons le point sur les changements majeurs qui touchent 2022 dans ce secteur d’avenir.

L’année 2022 est chargée en terme de mutations : guerre en Ukraine, crises géopolitiques, flambée du prix des matières premières. Et en France, élection présidentielle, élections législatives, prises de conscience sociétales sur l’environnement, le droit des femmes … L’économie se retrouve au coeur de profondes mutations. Bref, 2022, c’est l’année du changement, et cela va de même pour le secteur de l’automobile.

Qu’en est-il vraiment ?

Commençons par une thématique très peu abordée : la professionnalisation de l’industrie automobile. On observe, en France comme à l’étranger, le développement d’écoles et de programmes universitaires spécifiquement dédiés au secteur de l’automobile : masters et diplômes universitaires
de design, de production, d’ingénierie mécanique ou industrielle voient le jour plus jamais qu’avant. Disons que cela répond à la complexification des chaînes de production et au besoin de concilier plusieurs priorités (durabilité du produit, performance énergétique, matériaux écoresponsables) (Saskia 2017). Tous ces changements nécessitent inévitablement de moderniser l’appareil de formation initial, mais aussi d’élargir les départements de Recherche & Développement dans les grands groupes automobiles, et de créer des centres universitaires et cellules R&D précisément dédiés aux domaines de l’intelligence artificielle routière, de l’éco-mobilité, et de la transition énergétique (Paleev & Saberi 2022).


Vient ensuite une thématique désormais incontournable : la RSE. Aujourd’hui, les réglementations et normes européennes et internationales s’accumulent et les constructeurs automobiles s’adaptent. Les grands noms comme Lexus, Audi, et BMW se réinventent afin de diminuer leur empreinte écologique. On note une nouvelle tendance dans les modèles premium : l’utilisation de fibres naturelles dans la fabrication et les finitions de l’intérieur des véhicules (Wellbrock & Röhrle 2020).

Dans l’Union Européenne, le transport terrestre représente 72.8% des émissions de gaz à effet de serre en 2019 (Krakovskaya, Zhurova & Shekhtman 2021, 290). Mais la crise économique liée au Covid-19 a aussi eu ses conséquences : elle a contribué au renforcement des actions menées par les Etats dans le monde entier afin de favoriser le “verdissement” (traduction littérale du mot anglais utilisé, le « greening ») de l’industrie automobile, avec le développement des mobilités électrique et hybride. C’est le grand boom du développement du marché de l’automobile électrique. A noter : le fameux « Green Deal » approuvé par l’Union Européenne en 2019 qui avait pour optique d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et de réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 44% d’ici 2030 (Krakovskaya, Zhurova & Shekhtman 2021, 291).


Et enfin, l’intelligence artificielle se développe aussi (et surtout) dans ce secteur : après l’informatisation de l’automobile vient l’intelligence artificielle. A en voir les nouveaux modèles, il semblerait que l’électronique prenne l’avantage sur la mécanique. C’est notamment le cas avec le développement de véhicules autonomes et de la mobilité “algorithmique” qui font émerger de nouvelles questions sur la responsabilité légale du conducteur et sur le besoin d’un cadre
réglementaire plus stricte autour de ces nouvelles formes de mobilité (Schramm 2015). Entre nous, on peut dire que les véhicules autonomes constituent une forme d’apogée de la révolution robotique des dernières décennies. Il est estimé que ces véhicules contribueront à une baisse de 90% des accidents de la route et de 60% des émissions de gaz à effet de serre (Tákács 2018, 106). Bluffant, non ?


Aujourd’hui, les méthodes de data processing et les algorithmes ultra sophistiqués permettent de proposer des fonctionnalités très avancées, comme des capteurs de mouvement. L’étape suivante est donc de développer des normes industrielles, des référentiels, des outils d’évaluation et une déontologie qui permettent de fournir un cadre réglementaire, législatif et éthique à ces pratiques.

https://www.facebook.com/manjilps. What is the Scope of the Automotive Industry in 2020? – Gonit
Sora. Gonit Sora. Published July 25, 2019. Accessed April 20, 2022.


https://gonitsora.com/what-is-the-scope-of-the-automotive-industry-in-2020/
Wellbrock W, Ludin D, Röhrle L, Gerstlberger W. Sustainability in the automotive industry, importance of and impact on automobile interior – insights from an empirical survey. International Journal of Corporate Social Responsibility. 2020;5(1). doi:10.1186/s40991-020-00057-z


Dieter Hermann Schramm. Current and Future Trends of the Automotive Industry. Renewable Energy and Sustainable Development. 2015;1(2):233-234. Accessed April 20, 2022.

http://apc.aast.edu/ojs/index.php/RESD/article/view/01.2.233/50


Paleev D. Modern Trends in the Development of the Automotive Industry in the Developing Countries of the Middle East Region. Academy of Strategic Management Journal. Published February 4, 2022. Accessed April 20, 2022.


https://www.abacademies.org/articles/modern-trends-in-the-development-of-the-automotive-industry-in-the-developing-countries-of-the-middle-east-region-14334.html


Krakovskaya I, Zhurova L, Shekhtman A. Green Automotive Industry: Global Trends and Challenges for Russian Car Manufacturers. Roos G, ed. E3S Web of Conferences. 2021;291:07007. doi:10.1051/e3sconf/202129107007


Takacs A, Rudas I, Bosl D, Haidegger T. Highly Automated Vehicles and Self-Driving Cars [Industry Tutorial]. IEEE Robotics & Automation Magazine. 2018;25(4):106-112. doi:10.1109/mra.2018.287430